L’économie est devenue une composante primordiale du débat démocratique. En témoigne la dernière campagne présidentielle pendant laquelle les débats se sont focalisés bien plus sur le chiffrage des programmes des candidats que sur la philosophie de leurs projets.
Notre période est celle de l’ordre quantitatif. Les économistes ont remplacé les philosophes et les intellectuels sur les plateaux de télévision. On les sollicite en permanence pour commenter en direct l’actualité afin que tous puissent la décrypter instantanément et sans effort. Ils en profitent parfois pour s’ériger en juge de ce qu’il faut penser ou ne pas penser.
L’économie est, de fait, devenue la science sociale la plus présente dans le débat public. Néanmoins, comme chaque science, elle nécessite de maitriser une palette d’outils techniques et sémantiques sans lesquels on ne peut ni repérer les mécanismes avec lesquels jonglent les experts, ni décoder leurs jargons.
Or c’est là où réside le biais le plus important : plus souvent qu’ailleurs en Europe et dans le monde anglo-saxon, les Français manquent des connaissances qui leur permettraient de saisir dans leur complexité les grands enjeux économiques. Cela induit une rupture d’égalité démocratique en les mettant en état d’infériorité pour arbitrer les débats qui se déroulent dans l’arène médiatique.
Chaque citoyen devrait donc impérativement être doté des clés de compréhension lui permettant d’appréhender en toute indépendance intellectuelle un vaste champ de questions allant de la compétitivité des entreprises à la cohésion de notre société.
Dans cette perspective l’élévation du niveau général de connaissances en économie est devenue une nécessité. Elle devrait être un sujet majeur de préoccupations en ayant pour objectif d’enseigner l’économie à tous les citoyens, de manière aussi neutre, complète et non dogmatique que possible.
Le but de cette étude est de mesurer ce que l’inculture économique des français coûte à la France et d’avancer des pistes pour y remédier. Le moment paraît favorable car la réforme annoncée du baccalauréat offre une occasion unique de remettre en chantier tout ce pan de notre système éducatif.