Le Parlement Européen a adopté le 8 juin 2022 la proposition de la Commission de juillet 2021 visant à interdire la commercialisation de véhicules thermiques (voitures et petits utilitaires à l’exclusion des poids lourds) à partir du 1er janvier 2035. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la politique climatique de l’UE ambitionnant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
La décision est lourde de conséquence pour le citoyen sur le plan de l’usage, la faisabilité « universelle » du VE (Véhicule Electrique) sur longue distance étant loin d’être démontrée. D’autant que la déclaration du rapporteur Néerlandais Jan Huitema argumentant « qu’il reviendra moins cher pour les consommateurs d’acquérir et de conduire des véhicules à émission nulle » apparait doublement infondée. D’une part, le coût de production d’un VE est actuellement supérieur de 50 % à celui d’un véhicule thermique comparable.
D’autre part, si les VE ne produisent pas de dioxyde de carbone durant leur phase d’utilisation elles sont loin d’être totalement propres sur leur cycle de vie complet : (1) l’électricité utilisée pour recharger les batteries des véhicules n’est pas aujourd’hui, loin de là, décarbonée sur l’ensemble du continent européen (2) la fabrication des batteries est un processus très énergétivore et très émetteur faisant notamment appel à une panoplie de métaux rares (cobalt, lithium, graphite) qu’il faut extraire du sous-sol.
La décision est aussi lourde de conséquence pour l’industrie automobile européenne obligée de se restructurer totalement en moins de 15 ans contrairement à ses confrères asiatiques et américains autorisés à continuer de produire librement des voitures thermiques au-delà de 2035. Rappelons que la filière automobile européenne représente 7% du PIB et emploie 10% de la main- d’œuvre manufacturière (soit 12,6 millions de personnes, tous secteurs confondus).
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