L’adhésion thérapeutique est souvent négligée dans le débat médical en France, malgré ses implications et ses dysfonctionnements importants. Ce concept évalue le degré de concordance entre les recommandations médicales et le comportement du patient.
Les taux d’adhésion sont généralement faibles, avec seulement 30 à 50% des patients chroniques dans le monde suivant correctement leur traitement. En France, seuls 40% des patients chroniques adhèrent correctement à leur traitement. La non-adhésion thérapeutique est liée à des lacunes dans la pédagogie médicale et l’éducation thérapeutique des patients. Cela entraîne des décès évitables, un surcoût financier important et un gaspillage de ressources de santé.
Il est crucial d’accorder une attention et une action prioritaires à l’adhésion thérapeutique et de trouver des solutions pour l’améliorer.
L’objectif de cette note est d’attirer l’attention du public et des décideurs politiques sur cette problématique, afin de la placer au cœur du débat en santé et de trouver des solutions législatives pour y remédier.
Nous proposons trois pistes pour améliorer l’adhésion thérapeutique :
- progresser en matière d’éducation thérapeutique des patients en favorisant une démarche de coconstruction du traitement ;
- favoriser le recours aux outils technologiques pour faciliter le développement de la télésurveillance et du télésuivi ;
- recourir aux innovations médicamenteuses comme les Single Pill Combinations ayant fait leurs preuves en matière d’adhésion et de réduction des coûts pour le système de santé.
Quelques chiffres :
- 80% des prescriptions médicamenteuses, c’est le seuil de suivi minimal exigé pour considérer qu’un patient est adhérent à son traitement, or cela ne concerne qu’environ 40% des patients en France.
- 12.000 c’est le nombre de décès imputables chaque année en France à la non-adhésion thérapeutique.
- 200.000, c’est le nombre de décès imputables chaque année en Europe à la non-adhésion thérapeutique.
- 87% des patients atteints d’asthme, 64% par une insuffisance cardiaque, 63% par un diabète de type 2 et 60% par l’hypertension ne suivent pas leur traitement.
- 9 milliards d’euros, c’est la perte annuelle liée à cette non-adhésion en France.
- Entre 80 et 125 milliards d’euros, c’est la fourchette des pertes estimées au niveau européen à cause de cette non-adhésion.
- 470 milliards d’euros, c’est le coût mondial induit par la non-adhésion thérapeutique (soit 8% des dépenses totales de santé).
- 20% des greffés rénaux sont non-observants, montrant que la gravité de la pathologie n’est pas forcément liée à l’adhésion thérapeutique du patient.