Pour les Romains, « Province » signifiait territoire vaincu. Cette étymologie latine est malheureusement devenue une réalité économique et démographique. Fermetures des commerces de proximité, délocalisations d’usines, multiplications des déserts médicaux et exodes démographiques sont le quotidien de territoires caractérisés par des commerces barricadés et des pancartes « à louer ».
Réussir notre transition numérique passera par une réconciliation des provinces et de leurs métropoles. Car nos territoires ont du talent, et présentent une triple richesse : le temps, l’espace et les racines. Ces trois valeurs montantes du monde qui vient sont présentes en abondance dans les territoires de France. Peu de pays ont, dans un climat tempéré, des campagnes aussi agréables, parsemées de villages qui ont tous une incroyable richesse d’histoire à conter.
L’extraordinaire opportunité de notre modernité est qu’elle pourrait bien nous apporter les moyens de briser le cercle vicieux de séparation entre des métropoles riches et des territoires appauvris.
Il faut tirer profit des ressources du numérique qui permettent aux actifs de ne plus être cantonnés aux seules métropoles ; enclencher une réelle décentralisation et déconcentration des pouvoirs qui favorisera le développement de politiques locales s’adaptant à la réalité de chaque territoire ; s’appuyer enfin sur les forces vives de nos territoires.
Les événements sociaux de ces derniers mois ont souligné l’importante fracture qui existe entre métropoles et territoires ruraux. La revitalisation des territoires est un enjeu immense de cohésion sociale et de développement économique. Le XXIe siècle ne peut être celui de l’aggravation de la fracture entre mondes ruraux et urbains.
Notre dernière étude réalisée par Olivier Babeau et Erwann Tison, met en avant le rôle des acteurs locaux et du progrès technologique pour recréer du lien territoriale et de l’activité économique dans nos campagnes.