Aujourd’hui, 3 décembre 2018, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, ouvrait la COP 24 avec des mots forts : « Le changement climatique avance plus vite que nous« . Dans cette période un peu trouble où les indices d’octane n’ont rien à envier à ceux des taxes pétrolières, disons-le tout net, les véhicules essence et diesel sont bien polluants. Avec ses particules fines, le diesel tue environ 48.000 personnes en France chaque année.
L’ADEME indiquait dans un rapport paru fin 2017 que « les émissions de gaz à effet de serre induites par la fabrication, l’usage et la fin de vie d’un véhicule électrique, sont actuellement 2 à 3 fois inférieures à celles des véhicules essence et diesel. Ainsi, une berline électrique émet en moyenne 2 fois moins (44% de moins) qu’un véhicule diesel de la même gamme (26 t CO2–eq. et 46 t CO2–eq.), une citadine électrique émet en moyenne 3 fois moins (-63%) de gaz à effet de serre qu’une citadine essence (12 t CO2–eq. contre 33 t CO2–eq.). »
Si l’on se positionne en écologiste responsable, il semble évident que la voiture électrique représente l’avenir. Non polluant quand il roule (car il émet zéro particule fine, ne fonctionnant pas avec un moteur à combustion), silencieux, il coûte moins de 2 euros aux 100 kilomètres contre 6,16 euros pour un modèle diesel et 7,44 euros pour un modèle essence.
On pourra reprocher au véhicule électrique l’impact écologique lors de sa production et la toxicité des matériaux employés lors de sa fabrication. Les systèmes électriques et sa batterie sont en effet composés de cuivre, de nickel, et surtout de fameuses « terres rares » dont l’extraction et le traitement consomment de l’énergie et polluent. (Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium). On retrouve ces métaux sous forme de traces dans la plupart des environnements naturels. Et on les nomme « rares » car ils sont très demandés par certaines industries pour leurs propriétés électroniques, magnétiques, optiques ou encore catalytiques)
Pourtant, en France, c’est bien le trafic routier (donc véhicules essence et diesel) qui se place en tête des contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre avec près d’un quart des rejets, selon les données 2016 du CITEPA. Et 12 % des émissions de gaz à effet de serre sont issues de la combustion du gazole dans les voitures des particuliers, loin devant les avions et les bateaux !
Pour développer un parc de voitures électriques, peut-être devrons-nous passer par plusieurs « phases » en matière d’énergie. La première : des délestages sévères sur le réseau électrique trop faiblement dimensionné, privant de nombreux habitants d’électricité, une fois que certaines centrales nucléaires seront fermées. Car oui, les énergies alternatives au nucléaire ne pourront pas, à court terme couvrir les besoins croissants en énergie. Les usines à charbon sont polluantes tandis que l’éolien et le solaire rencontrent certains soucis de productivité les nuits tranquilles du nord de la France.
La conclusion du jour : ralentir le réchauffement climatique passe par un développement du réseau de véhicules électriques conjointement à un accroissement de production électrique de type nucléaire, la seule véritablement capable de fournir la demande énergétique. N’en déplaise à certains lobbies « écologiques »…