Dans la dernière étude internationale TIMSS de 2019, évaluant les performances en mathématiques des élèves du primaire et du collège, la France se classe dernière de l’Union européenne et avant-dernière des pays de l’OCDE. Elle n’amène que 2 % de ses élèves au niveau avancé en mathématiques alors qu’ils sont en moyenne 11 % dans ces pays. La confiance en soi et la motivation des élèves à l’égard des mathématiques se dégradent fortement entre le CM1 et la quatrième.
Ces classements catastrophiques devraient entraîner une forte mobilisation des Français pour des réformes radicales. Le sujet devrait devenir un des enjeux centraux de l’élection présidentielle. Imaginons par exemple que la France se classe ainsi dernière en matière de santé ou de sécurité, la mobilisation serait générale et massive pour réclamer des réformes. Et bien non, il y a une sorte de résignation face aux contre-performances de notre système éducatif. Cette résignation est due en grande partie au fait que les élites s’organisent pour ne pas subir le système en sachant parfaitement bénéficier d’un accès aux meilleurs établissements ou en le contournant via l’enseignement privé.
Aussi il n’y a pas eu en France d’électrochoc comme il y en eu en Allemagne il y a vingt ans le système éducatif a été réformé en profondeur pour redresser la barre à la suite des premiers indicateurs très mauvais de PISA. Le Portugal a aussi réussi à montrer qu’il était possible en seulement quelques années d’améliorer sensiblement les résultats scolaires.
Il y a comme une résignation française à notre déclassement éducatif, un déclassement qui suit celui de la profession d’enseignant tant en termes de rémunération que de statut social. Selon une enquête Vivavoice parue en décembre 2021 pour Libération, 54% des Français n’ont plus confiance dans l’école pour réduire les inégalités et 78% sont inquiets quand ils pensent à l’avenir de l’école. Pour Adrien Broche et Stewart Chau, auteurs de cette enquête, “cette inquiétude interroge tant sur la place de l’école dans son rôle d’émancipation intellectuelle que sur sa place dans son rôle d’émancipation affective, personnelle, humaine”. Responsabiliser et redonner un rôle aux familles dans l’organisation du système scolaire est une nécessité.
Nous sommes face à un décrochage massif de notre niveau de compétences qui menace la France de déclassement. Les résultats scolaires des jeunes Français font planer un risque élevé pour l’avenir de notre pays.
Nous devons mettre le capital humain, la formation et les qualifications au cœur de nos préoccupations, si nous voulons continuer de profiter d’un modèle économique et social robuste. La réforme de l’éducation doit être une priorité du prochain mandat.
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