La santé mentale est devenue, en l’espace de quelques mois, un enjeu majeur de santé publique. La crise pandémique et les différents épisodes de confinements ayant raréfié le lien social ont fait exploser les cas de mal-être mental au sein de la population, mettant ainsi un important coup de projecteur sur les différentes pathologies afférentes. Une prise de conscience partagée par tous, facilitée par sa promotion médiatique, politique et médicale, et qui a participé à installer la santé mentale comme un élément à part entière de la santé des individus, au même titre que les dimensions physiques et génésiques.
Pour accompagner ce mouvement, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui se sont tenues en septembre 2021, ont promu de nombreux changements visant à améliorer le traitement de la santé mentale : la mise en place d’un « forfait psy » à destination des moins de 17 ans, la création d’un chèque psy pour les étudiants, la mise en place d’un numéro national d’écoute (le 3114), la création de maisons des adolescents dans chaque département, ou le déploiement d’un effort important en prévention par le développement de soins de premier secours dédiés. Parmi la trentaine de mesures annoncées par le président de la République, aucune ne plaçait en revanche le numérique comme un outil pouvant réellement accompagner cette révolution.
Accusées d’être responsables de nouvelles addictions et d’une augmentation du mal-être des plus jeunes, les technologies numériques apportent pourtant leur lot de bienfaits. Bien utilisés, les outils numériques peuvent augmenter le taux de recours aux thérapies psychiatriques tout en améliorant leur efficacité et leur disponibilité. Ils favorisent ainsi l’émergence d’une approche moderne de la santé mentale, par le développement de procédés inédits améliorant la détection, le suivi et le traitement des pathologies tout en favorisant un meilleur entretien du bien être mental des usagers. En utilisant des mécanismes proches de la gamification, en garantissant la sécurité des données de santé en psychiatrie, le respect de la confidentialité du patient, ou en opérant une meilleure distribution de l’offre de soin, ces outils représentent un nouvel espoir pour de nombreux patients, et une chance pour les professionnels d’optimiser leur art. L’apparition des troubles psychiatriques se faisant en grande majorité entre 15 et 25 ans selon les spécialistes, utiliser les ressources offertes par le numérique pourrait également être une formidable occasion de détecter précocement les troubles touchant les digital natives et ainsi prévenir au mieux leur apparition ou faciliter leur traitement.
Occulter la dimension numérique dans la révolution de la santé mentale est contre-productif, ses outils étant incontournables pour mener ce combat. C’est à partir de ce constat que le collectif MentalTech a décidé de porter cette thématique dans le débat public. A son initiative, l’Institut Sapiens a alors entrepris de mesurer le poids de la santé mentale en France, à travers les pertes occasionnées mais aussi à l’aune des potentiels gains budgétaires et sanitaires à attendre du développement des outils numériques dans ce secteur médical.
Dans ce rapport, nous présenterons ainsi dans un premier temps l’état de la santé mentale en France, avant de citer les apports concrets à attendre de l’introduction du numérique dans la santé mentale dans un deuxième temps, pour finir par le chiffrage économique de ce potentiel.
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