L’économie sociale et solidaire n’est certes pas un objet nouveau mais elle reste encore mal comprise par de nombreux économistes et dirigeants politiques, qui ne la perçoivent pas nécessairement comme un outil d’avenir. Elle représente pourtant, une réponse aux problématiques socio-économiques du monde qui vient. Par ses valeurs et ses action, l’ESS peut être à la fois une boussole et une ressource pour les politiques économiques de demain, à condition qu’on lui laisse la possibilité de se développer et d’infuser.
Dans un environnement post-Covid 19, où de nombreuses voix appellent à repenser en profondeur les paradigmes de notre économie, l’ESS constitue un outil majeur – qui ne doit pas être laissé entre les seules mains des partisans de la décroissance. Concilier croissance économique, développement social et impératif écologique est possible : corriger les défaillances de l’économie de marché ou répondre à l’urgence environnemental n’imposent pas de mettre toute une société à l’arrêt. Les effets catastrophiques du confinement sur notre économie montrent que la décroissance prônée par certains n’est en aucun cas une solution viable et envisageable. Seule l’innovation – et notamment l’innovation portée par l’ESS – parviendra à concilier croissance, social et écologie.
En grec ancien, Chaos signifie « ouverture béante ». Les questionnements économiques issus d’un monde né d’un chaos virologique doivent ainsi être l’occasion de répondre aux questionnements des philosophes antiques : que faut-il pour vivre bien dans une société ? De quoi les individus ont-ils besoin pour être heureux et comblés ? Qu’est-ce qui les fait s’épanouir ? C’est de ce point de départ que doivent repartir nos réflexions économiques, et c’est à ces questions que peut répondre en partie l’ESS, à travers l’essaimage de ses valeurs et la diffusion d’actions faisant sens dans notre société.