A quand un véritable dialogue des autorités avec les industriels dans un enjeu de santé publique ?
Les évènements récents, crise du Covid en tête, montrent combien notre système de santé a besoin de profondes réformes pour améliorer les services d’urgences, lutter contre les déserts médicaux, développer les réseaux de prise en charge des patients en ville, et améliorer les conditions de travail, les perspectives de carrière et les salaires des soignants à l’hôpital.
Or la LFSS 2023, construite certes dans une situation économique difficile (crise Covid, guerre en Ukraine, inflation, menace de récession et augmentation du déficit public), a limité la croissance des dépenses de santé à 3,5 % (ONDAM=244,1 Mds €), hors surcoûts liés à la crise sanitaire.
Ainsi les réformes attendues seront limitées et face aux mesures d’économies envisagées pour respecter l’ONDAM, les professionnels de santé ont vite réagi par des mouvements de grève (biologistes, médecins généralistes) et les industriels du médicament s’insurgent contre les baisses de prix à nouveau planifiées.
Ce programme de baisses de prix s’inscrit alors qu’une inquiétante situation de tensions d’approvisionnement et ruptures de stock de médicaments compromet le traitement de nombreux patients.
Parmi les multiples causes, les industriels pointent le prix des médicaments matures et médicaments génériques, qui subissent en permanence des baisses, pour arriver à un niveau tel que la rentabilité est devenue critique pour beaucoup d’entre eux.