En termes d’Intelligence Artificielle, 2019 devrait encore voir fleurir de nombreux projets, innovations et découvertes scientifiques de par le monde, ainsi que l’arrivée des premiers ordinateurs quantiques en production.
Dans le même temps, le rapprochement entre I.A. et NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) va continuer et là aussi, des découvertes et avancées dans de nombreux domaines sont attendues.
La Chine devrait assoir sa position de première puissance économique mondiale à la fin de l’année tandis que les États-Unis devraient par le truchement de leur président faire se tendre encore les relations diplomatiques mondiales. Par effet domino, on peut alors penser que la cyberguerre engagée depuis quelques années (par ex., les « contrôles réflexifs » défensifs et offensifs, désormais aussi numériques depuis 2010) devrait s’appuyer encore davantage sur des outils d’I.A. exploitant mieux « le grand nombre » que le fait l’humain, permettant de prendre un fort avantage à moindre coût.
La situation de monopole mondial des GAFA/BATX devrait perdurer, mais la balance devrait pencher du côté chinois du fait de l’ouverture de son marché « numérique » (les BATX « sortent du bois chinois ») avec l’ouverture de succursales européennes et la poussée à l’export de Huawei depuis quelques années.
L’Europe doit absolument de son côté mettre en place un RGPD 2.0 prenant en compte la création de datasets européens (pour éviter les biais actuels des bases de données chinoises et américaines qui modélisent aussi notre monde européen, en le vidant de ses valeurs). L’Europe devrait aussi renforcer ses contrôles en intelligence économique, notamment pour verrouiller ses marchés de pointe (autre exemple : rendre obligatoire un volet économique des appels d’offre techno/scientifiques UE ne serait pas un mal), avant qu’il ne soit trop tard (cf le Portugal qui vote contre la France, de peur de froisser leur partenaire commercial : la Chine).
Convergence science-économie, perte du pouvoir politique et même démocratique qui glisse vers le monde économique (ce n’est plus un peuple/démos qui programme la conquête spatiale, mais un fabriquant privé de voitures et de fusées), montées en puissance géopolitiques plus ou moins inquiétantes (notamment par les positions de Trump et l’ouverture des nouvelles routes de la soie chinoise), tout ceci augure un manque de compétitivité mondiale des Européens, malgré des initiatives locales nombreuses et intéressantes, tout ceci dans un contexte de renforcement de doctrines opposées ou différentes (USA-Israël/Chine/Russie/Moyen et Proche-Orient).
L’heure est en fait à la coordination entre science, économie, politique, renseignement, éducation, diplomatie pour arrêter l’hémorragie. Mais les élus de l’État et de l’Europe peuvent-ils rédiger et suivre une telle feuille de route nécessitant un sérieux vernis « techno-scientifico-économique », bien différent de celui de la majorité des présents ?