Le Premier ministre a souligné l’ampleur réelle du déficit des retraites, estimé à 55 Mds€, chiffre que la Cour des comptes ne conteste qu’en apparence. Le système est déséquilibré : sur 400 Mds€ de prestations versées, 80 Mds€ proviennent de subventions, creusant la dette publique. Cette présentation fausse aussi la réalité budgétaire des ministères, comme celui des Armées.
Le modèle français reste très généreux, avec un taux de remplacement élevé, mais il crée une inégalité entre générations. Il faut envisager un pilier de capitalisation, comme dans d’autres pays, pour compléter la répartition.
À court terme, l’allongement progressif de la durée de cotisation selon l’espérance de vie est une solution socialement acceptable. La désindexation partielle des pensions au-delà du minimum retraite permettrait d’économiser jusqu’à 40 Mds€ en 10 ans.
Il faut aussi interroger certains avantages non contributifs, peu connus mais coûteux. L’alignement des règles entre public et privé renforcerait l’équité. Sans réforme, le déficit s’aggravera au détriment des générations futures.