Reposant en grande partie sur une relance du nucléaire civil, le discours délivré par le Président de la République à Belfort le 10 février 2022 balaie d’un revers de main vingt années d’errements énergétiques consistant à abandonner de façon insidieuse une filière d’excellence au profit d’unités solaires et éoliennes centralisées (150 milliards d’euros d’investissements publics depuis 2002 !) nous fournissant…moins de 2% de l’électricité durant les heures de pointes hivernales.
S’il n’y a jamais eu en France une réelle volonté de sortir du nucléaire comme tel fût le cas Outre-Rhin après Fukushima, la filière a beaucoup souffert d’attaques incessantes portées contre elle depuis la fin du siècle dernier : opposition frontale durant les années 1970 à la construction du surgénérateur Superphénix débouchant sur l’arrêt du réacteur en 1998, fermeture de la centrale de Fessenheim et arrêt du prometteur projet ASTRID en 2019. En 20 ans d’inactivité opérationnelle (le dernier réacteur mis en service est Civaux-2 en avril 2002) la France a inexorablement perdu un savoir faire historique se laissant supplanter, dans un domaine dont elle était le leader mondial, par la Chine et la Corée.
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